Crypto-net Chute des températures - Quel impact sur les blés ?

Une vague de froid est attendue dans les jours qui viennent. Cette baisse est due à une accumulation de froid sur la Sibérie qui va se déplacer vers l’Ouest sous l'effet d’un anticyclone situé au Nord de la Russie. Sa pression atmosphérique atteint 1.055 mb.

La chute des températures devrait être brutale dimanche. Une deuxième chute devrait survenir mardi. Il est attendu sous abris des températures de - 6°C, et de - 7 à - 8°C au sol.

Depuis le mois d’octobre, la douceur a entraîné un développement très important des plantes. Les cultures ont pris une avance importante quant à leurs stades physiologiques. D’après les prévisions, ils seraient d'ailleurs actuellement jusqu'à 30 jours en avance par rapport à l’année dernière. Cette situation n’a rien d’historique puisque nous l'avons déjà rencontrée aux printemps 1995 et 2007, comme le montre le graphique ci-dessous.

Pour atteindre le stade épis 1 cm, un blé doit passer par une vernalisation (cumul de températures fraîches), atteindre un certain cumul de températures (entre 800 et 1.200°C selon les variétés) et a besoin d’une certaine durée du jour (entre 11 et 12 heures selon les variétés). Pour les variétés non sensibles au photopériodisme, les conditions seront réunies à la fin du mois de février sur l’Ouest, le Sud et le Centre de la France. Les céréales seront alors plus sensibles au froid puisqu'au stade épis 1 cm, elles sont capables de supporter des températures sous-abris jusqu'à - 4°C seulement.

Le graphique ci-dessous simule le niveau de résistance de la variété de blé Galopain, de type précoce, possédant une note de résistance au froid de 7.5. Dans ce cas de figure, le froid ne devrait pas provoquer de dégâts si les températures ne descendent pas en dessous de - 8°C.

Pour un blé dont la note de résistance est de 1, comme Courtot, semé le 15 novembre, la situation ne devrait pas être à risque non plus.

Certaines situations, non prises en compte par le modèle, peuvent cependant augmenter le niveau de sensibilité : importante humifité des sols au moment du gel (gel mécanique), haut niveau de reliquats azotés (sensibilité accrue au gel).